De la campagne à la ville - protagonisme féminin, économie solidaire et alimentation en période de pandémie

.

Cibele Soares Pontes Escola (EAJ/UFRN), José Reinaldo Alves Picanço (EAJ/UFRN), Julie A. Cavignac (UFRN), Gabriela da Silva (FUNCARTE), Rianna de Carvalho Feitosa (doctorante PPGAS/UFRN), Tarcísio Augusto Gonçalves Júnior (doctorant, EAJ/UFRN)

FR Cavignac

Encuentra la versión en español:

Au Brésil, la pandémie COVID-19 qui a débuté en mars 2019 a creusé les inégalités sociales, raciales et de genre, avec des impacts sans précédents sur la santé des populations vulnérables dont les conséquences sont encore à mesurer; la moitié des foyers de la région du Nord-Est a reçu une aide gouvernementale d'urgence. En quelques semaines, le droit à l'alimentation est redevenu un problème de société et a impacté directement les femmes, en particulier dans les quartiers pauvres, où, dans leur majorité, elles sont chefs de familles. Si, d'une part, la situation alimentaire des zones périurbaines déjà fragile s'est rapidement détériorée avec la pandémie, notamment en raison de l'absence des repas distribués à l'école, apport nutritionnel essentiel pour les enfants des familles à faible revenu, d'autre part, les petits agriculteurs ont des difficultés à commercialiser leurs produits à des prix équitables.

Dans les actions d'urgence alimentaire mises en œuvre pour minimiser les effets sociaux et économiques de la pandémie, et en pleine crise politique nationale, la question de l'accès à une alimentation (saine) et la nécessité d'un rapprochement entre la campagne et la ville se sont traduites en demandes politiques urgentes et en un mouvement de la société civile visant à réduire les effets de la crise envers les plus populations les plus vulnérables. Des figures féminines ont émergé dans la conduite du dialogue entre producteurs et les nouveaux consommateurs des périphéries. Les campagnes de distribution d’aliments et de produits d’entretien ont mobilisé et mis en relation des individus, surtout des femmes, des collectifs, des entreprises, des universités et des associations motivés par un idéal de justice sociale. 

Les mécanismes de solidarité seront analysés en prenant en compte les contextes généraux d'évolution des comportements alimentaires amorcés avant la crise et nous mesureront les tendances de la consommation agroécologique et locale qui s'est développée pendant le confinement, notamment avec l'utilisation d'applicatifs de livraison ou de groupes whatsapp. L'intéraction des différents acteurs militant pour un commerce vertueux et le rôle des femmes seront décrits ; celles-ci sont surtout présentes dans les processus de sensibilisation et d'opérationnalisation des projets qui impriment des transformations sociales durables dans les façons de consommer et les manières de manger à Natal. Nous réfléchirons encore aux implications possibles entre genre et engagement politique, sachant le rôle des femmes dans l’organisation de la vie familiale et dans les actions de solidarité de quartiers perçus comme une extension de l'espace domestique.